Le tumulte d’un noir et blanc dissimulant, dans ses recoins les plus obscurs, une fougue et une rage musicales jaillissant de nulle part. Au cœur d’ « Aftermath », le spectateur se voit projeté dans les tourments électriques de Teledram, sans savoir s’il en sortira indemne. Ou s’il en sortira, tout court.
Alors qu’une main saisit la poignée d’une porte menant à une destination que nous ne connaissons pas, nous ressentons une crainte, presque un regret. Qui se cache derrière ces battants ? Quelles folies ou spectacles vont s’abattre sur nous ? L’attente ne sera pas longue. La caméra tourbillonne au son du rock froid et possédé de Teledram, les visages et instruments paraissent puis nous abandonnent avant que tout ne retentisse, par le chant tout d’abord, puis au fil de plan de plus en plus serrés, témoins suractivés d’une atmosphère ne laissant aucune place au vide ou au doute. Il faut avancer, foncer, transformer ce bunker musical en refuge, si oppressant du fait d’une sensation perpétuelle d’enfermement. La frénésie nous obnubile, se colle à nos cerveaux comme une substance chargée d’adrénaline pure.
Le No Future stroboscopique de Teledram recèle, au creux de ses laves éternelles, une sensation d’espoir du fait d’un impressionnant sens de la prise de conscience. « We’re in front of a massive piece of crap ! » : soyez bien gentils de nous faire croire que tout sera radieux alors qu’il n’en est rien. Nos existences seraient donc condamnées ? Rien n’est moins sûr car, hurlant ses vérités afin d’éveiller nos intellects, « Aftermath » dépeint une ère nouvelle sur les ruines du mépris et de l’oubli. Une chute vertigineuse avant la révélation, celle-là même que vous pouvez découvrir sur le premier EP du groupe, Loureda, sorti aujourd’hui. Ou comment s’approprier les aspérités d’arts mélodiques obscurs et nous offrir quatre chapitres entre incandescence et mélancolie.
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