Tout un pan d’Histoire revu et corrigé sous les doigts de Dombrance et à travers les cordes vocales de Sarah Rebecca, narratrice d’une époque admirablement remise au goût du jour, et bien plus encore. « Pompidou » se transforme en une danse moderne axée sur les libérations sociologiques, humaines et politiques de périodes qui, exposées de si belle manière, finissent par nous manquer cruellement et susciter en nous un désir nostalgique prégnant.
Les premières secondes annoncent ce qui est sur le point de se produire : tous les artistes et, par extrapolation, tous les courants musicaux, auront la possibilité de jouer jusqu’au bout de la nuit. En quelques instants, l’objectif de Dombrance est établi : « Pompidou » s’ancrera dans la révolution sociale et les libérations de la jeunesse et des mœurs de la fin des années 1960. Ou, du moins, y trouveront leurs racines ; car l’exploit de cette piste intemporelle est de créer un pont entre les décennies, de bercer la folie de l’extinction des Sixties au moyen d’instruments et d’arrangements actuels. Pour accomplir un tel exploit, Dombrance s’appuie sur la remarquable performance de Sarah Rebecca, dont les doublages tantôt précis, tantôt humoristiques amplifient l’impact de ce choc soudain des générations.
L’incroyable travail de montage du clip augmente de manière exponentielle les métamorphoses sonores d’une piste qui, au lieu de dénoter sur les dancefloors de notre ère, pourrait bel et bien corriger ses dérives. Sur la ligne temporelle qu’il traverse, « Pompidou » s’abreuve des images, des sons, des effets médiatiques et artistiques généreusement mis en valeur par les précurseurs de ce que nous connaissons maintenant, qu’il s’agisse des affaires de la Nation ou d’arts en totale explosion. De Betty Boop à la couleur télévisuelle, de la prise de pouvoir au dernier acte, Dombrance use scrupuleusement de l’espace-temps afin de nous inspirer d’irrépressibles joies, de folles nostalgies et d’imprévisibles ambitions.
République électronique de Dombrance, disponible le 27 mai 2022 (E47 Records)