S’embarquant pour une visite des couloirs de son propre esprit, FIVE donne à son « À côté » les allures d’une errance kubrickienne non pas effrayante ou emplie d’échecs et d’assombrissement du futur, mais au contraire d’une incroyable et forte lucidité face à l’affirmation de son identité. Entre regrets et convictions profondes, le court-métrage met les dérives et expériences humaines au centre d’un monde en pleine ébullition, là où les doutes provoquent les valeurs et volontés à venir.
Bien entendu, l’hôtel et les scènes que choisit FIVE vont immédiatement embarquer le spectateur vers les labyrinthes architecturaux et infinis de l’Overlook, établissement de la folie à venir et des méandres de l’esprit du redoutable « Shining » de Stephen King. Cependant, « À côté » y ajoute un élément beaucoup plus fondateur de son désir originel : la lumière. « L’enfer, c’est de vivre sans jamais être heureux » ; en une phrase centrale, FIVE définit les racines de son art et de l’exposition visuelle d’un court-métrage qui nous happe, dans des déraisons comme dans ses conséquences inattendues et imprévisibles. On ne vit qu’une fois, et nos heures ici-bas peuvent basculer dans l’horreur en un rien de temps.
C’est lorsqu’il est confronté à ses propres visions de l’avenir que FIVE est le plus touchant, le plus franc et bouleversant dans sa parole offerte et éclairée. Telles les cases d’une bande dessinée du remords et des possibilités de ne pas avoir à s’y enfermer, « À côté » recentre les ambitions en se remémorant les instants durant lesquels tout aurait pu basculer. Une révolte contre la procrastination et l’influence constante d’êtres traçant la voie de celles et ceux qu’ils côtoient, éduquent et orientent, en effaçant leurs dons innés et capacités si précieuses et utiles. Une exploration des fautes à ne plus reproduire, de leurs éventuelles blessures et de leurs cicatrices indélébiles ; mais devenant le moteur d’une seconde chance, d’une venue encore plus unique et invulnérable.