Lentement, l’éveil se fait doux et naturel. Les premières mesures installent paisiblement l’état d’esprit de Constance Olsem, bien avant de s’aventurer dans les profondeurs du sujet de son premier single, « Endimanchée ». Piano et chœurs dessinent les contours, l’atmosphère propices à la réflexion de la chanteuse. Nous la sentons rapidement saisie d’une volonté de ne pas répondre aux diktats du paraître, éprise d’une liberté trop souvent ancrée dans la ressemblance aux images sur papier glacé. Le verbe est direct, sincère. Il n’essaie jamais de s’éloigner de sa source originelle en embellissant ce qui, tant au niveau du vêtement que du mot lui-même, pourrait lui nuire, la désincarner. Un dialogue fin s’installe, échange entre voix contradictoires, impulsions et volonté latente, prégnante. La lutte sera difficile mais elle maintient, sans faillir, ses objectifs. Tout, dans « Endimanchée », se fera autour du paradoxe : de ce qu’il faudrait être contre ce que nous espérons montrer. La face cachée du plaisir simple à l’opposé du credo esthétique.
Le timbre vocal est habité, suspendu à ses griefs, ses constats et la force de sa révolte. Tandis que le chant se démultiplie pour une ultime prière, qu’il s’emplit d’oppositions et de remises en cause, les mélodies de clavier cessent, brusquement. Tout est là, dans cette pause. L’inversion est flagrante, brûlante. La délicatesse fiévreuse et envoûtante de Constance Olsem, sa précieuse réincarnation, sa psyché enfin libérée, tous ces éléments se muent en un hymne au naturel. Voir tomber les tissus, les bijoux, les maquillages trop appuyés. Se regarder dans le miroir et se voir, tels que nous pouvons à nouveau être. Deux apparences auparavant pliées l’une contre l’autre, sans issue possible, mais que le pouvoir de transformation inspiré par « Endimanchée » délite à la perfection. Constance Olsem réconcilie l’âme et la chair, brillamment, éperdument.
Retrouvez Constance Olsem sur INSTAGRAM