L’introduction est à la fois douce, nostalgique et tendre. « Chika » se vêt de couleurs sur lesquelles le temps a fait son œuvre mais qui, au fil de la découverte du clip, font montre d’une modernité que nous avions trop peu admirée ces dernières années. Car l’intelligence de Skopitone Sisko demeure omniprésente, grâce à une vision de la pop alliant parfaitement les intentions d’époques oubliées et les motivations d’une interprétation nouvelle. Le résultat devient précurseur d’une vision unique, où la sobriété des arrangements se conjugue au travail méticuleux de mélodies catchy et lumineuses.
« Chika » se lit et se regarde tel une bande dessinée, un puzzle parsemé d’indices nous orientant vers la solution de ce voyage aussi paisible que vertigineux. Peu à peu, les pictogrammes et leurs places mouvantes sur la palette originelle se font rythme, impulsion complémentaire d’une musique qui, au-delà de ses ambiances 70’s, contemple intensément une autre vision de la créativité. Le travail minutieux du réalisateur Lucas Martin Delaunay, allié aux harmonies et au chant savamment médités d’Elouan Jégat, dessine les cases d’une histoire à la fois amusante et touchante. Sur cette formidable tablette cinématographique et sonore, « Chika » n’oublie à aucun moment l’évolution des caractères qu’il met à jour, des figures humaines et mécaniques dont l’importance demeure capitale dans la compréhension de l’ensemble cohérent qu’il établit. L’expérimentation est totale, et l’expérience vécue par le spectateur n’en est que plus immersive. Un plaisir sucré, un nectar dont les saveurs nous bercent et nous enivrent.
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