
La ville nous étouffe, ne laisse plus aucune place à la nature et à ses témoins. C’est ainsi que commence le constat de « Viens t’allonger » : il n’y a que suffocation et, plus que tout, un immense oubli de soi-même. Alkabaya va jouer du paradoxe entre la cité et l’état sauvage tout au long de sa formidable et lumineuse chanson. Le flow est précis, entraînant, imparable tout en demeurant caressant et respectueux de celles et ceux qui s’y laisseront capturer. « Viens t’allonger » est bien plus qu’une invitation : c’est un mode de vie. D’une VRAIE vie, dans le sens humain du terme. Là où la chanson se fait d’autant plus captivante, c’est lorsqu’elle nous confronte à nos propres égoïsmes et faiblesses. À ces soi-disant forces qui font de nous des individus respectables et ancrés dans la société. Grossière erreur, qu’Alkabaya montre habilement du doigt. Nous sommes dans l’intrigue et coupables de trop nous écouter parler. L’ivresse nous saisit alors et nous rapproche des fabuleux décors ensoleillés de cette œuvre bienfaisante et cicatrisante. « On voit tout et partout, sauf devant nous. » Constat parfait et imparable, mais pour lequel il demeure toujours une échappatoire. À nous de saisir la main qu’Alkabaya nous tend et de changer nos supposées priorités.
Tout va bien d’Alkabaya, disponible le 7 mars 2025.