
Au premier abord, le « Paradis Bleu » de Bob Passion ressemble à un lieu magique, un château magnifique où toutes les libertés sont acquises. Mais, peu à peu, la pop de notre musicien se transforme en recherche de soi, qu’il s’agisse d’un reflet ou, purement et simplement, de son insatiable imagination. Le paradis paraît alors trompeur, bien que ses magnifiques atours nous immergent dans un délicat et sensible confort. Bob Passion parvient à additionner les sensations et révélations. Son travail ne cesse de creuser dans les révolutions sensitives et la délicatesse d’un art toujours plus volubile et aimant. Actions et conséquences viennent ternir l’innocence d’un endroit pourtant réconfortant. Difficile de faire plus paradoxal, surtout en sachant que cela est volontaire : « Paradis Bleu » invoque la mélancolie et le tourment de l’âme, jusqu’à une libération aux allures de séparation. Et une révélation qui ne cesse de nous interroger autant qu’elle réussit à véritablement nous émouvoir.