Constamment, cette sensation douce et étrange qu’un événement proche du paranormal est en train de se dérouler lors de notre découverte de Flowers & Stuff. Le mélange de sonorités électroniques spacieuses et colorées, de voix tantôt pures, tantôt légèrement déformées, aide à laisser défiler les paysages intérieurs de Darwin Experience. Ses désirs contagieux d’une légèreté existentielle axée sur le plaisir et la relation toujours plus ténue entre le son et l’être. Le disque n’est pas une pure exposition pop ; il contient, au creux de son écriture et de sa composition, des éclats mélodiques et des substances hallucinogènes dont les effets se prolongent bien après son écoute. De nappes aqueuses en percussions délicates et caressantes, Flowers & Stuff contemple, à la loupe, les mouvements microscopiques de notre environnement et de nos organismes, ainsi que les conséquences de sa divine injection dans nos veines.
De molécules en sommeil à l’effervescence d’un monde subatomique merveilleux et tentateur, Darwin Experience branche, lentement, les fils ténus entre artificiel et naturel, entre robotique et organique. Cinq chansons alliant la magie de ce qui demeure, toujours plus, à inventer, et la concrétisation de ces fantasmes virtuels et mécaniques au gré d’harmonies et d’arrangements imprévisibles et tenaces. Flowers & Stuff, transition fabuleuse de l’invisible vers le tangible, transforme ses mystères en illuminations phosphorescentes, sans jamais omettre de nous impliquer corps et âme dans le processus fort et affectif de ses révélations. Un disque contrant à la perfection toute possibilité d’obsolescence programmée.