Métamorphoses est un disque de caractères. De personnages réels ou imaginaires, portés aux nues par EDEL et mis sur le devant de la scène par le biais d’une multitude d’impulsions musicales et vocales. D’un folk teinté d’ambiances celtiques en une vibration portant à elle seule la poésie lyrique de l’artiste, tout change, se modifie, se dévoile peu à peu. L’une des forces de Métamorphoses et de ne pas laisser le choix à l’auditeur ; car qui pénètre dans ses méandres et couloirs labyrinthiques se voit immuablement attiré, sans résistance possible. L’art d’EDEL est humain, parfois poétique mais surtout intense et sensitif. Ses poésies se caractérisent par une volonté de connaître, de savoir ce qui distingue, justement, l’humanité du reste de ses éléments naturels. Dans cette optique, la violence sous-jacente du palpitant « Edelweiss » déracine à elle seule tous les a priori culturels que « Petite Aurore » laissait émerger. C’est bien cette « révolution poétique » (« Laissez parler ») qui se joue sous nos yeux, notamment dans ses véracités sociales qui, dès lors qu’elles se prononcent, fédèrent et transforment EDEL en déesse d’un quotidien bien trop dépendant de ce qui dénature l’individu. On aura rarement entendu une telle forme d’expression, chaque fonction aboutissant à une imparable conclusion (« Laissez parler les violons »). Tout en n’oubliant pas l’absence et, par son biais, les tourments propres à la femme et à l’homme (« En Arrière »). Métamorphoses est une histoire du monde. De ses beautés, de ses manques, de ses luttes et de ses dérives. Un chef-d’œuvre inouï et inattendu.