[Live Session] Ginkgökoko
Quelques sons naturels épousent un piano délicat, cristallin. Les atmosphères s’enlacent, s’aiment, s’unissent en une expérience sonore et visuelle unique en son genre. Car Ginkgökoko s’amuse à expérimenter les tonalités, les saveurs mélodiques d’un monde qui lui appartient. Tout demeure en mouvance, en surprise, en étonnement. Avec un naturel désarmant, la musique va constamment chercher ses teintes, qu’elles soient vocales ou instrumentales. Poésie éphémère, le temps d’un quart d’heure lié avec force et inventivité à la nature. Humaine, tout d’abord. Universelle, par-dessus tout. Une fable multi-dimensionnelle au creux de laquelle nous perdons la raison. Nous renaissons, éprouvés mais métamorphosés. Ginkgökoko crée la multitude, la magie iridescente de secondes bouleversantes.
[EP] àlke – Caho
Des vapeurs. Une brume s’élevant sans crier gare, charriant ses esprits et ses dons ancestraux. Caho vient de la terre, des racines d’un art électronique ancré autant dans le réel que dans l’interprétation unique de ce dernier. Une émouvante béatitude nous saisit lorsque nous écoutons les arts multiples d’àlke : cette magie issue des ténèbres, ces voix du crépuscule hantant nos mortes illusions. Caho agit tel un puissant moteur mental : l’artifice se confond à nos corps et à nos esprits, progresse à travers des liens entremêlés et s’imprègne de ce que l’instant lui apporte. Démultipliant ses formes et ses instrumentations, le créateur leur offre un canevas dont les fils et les couleurs ne sont rien les unes sans les autres. De clartés en ténèbres, l’opus est une force de la nature. Un remède n’hésitant jamais à nous bousculer, à nous éprouver.
[Single] Holding Hour – Icarus Emerged (Alt Version)
Le son est âpre, rugueux, sans concession. Si l’on ne se fie qu’aux premières secondes de ce « Icarus Emerged », on pourrait rapidement croire qu’il ne s’agit que d’une ultime tentative noise rock sans prétention ni ambition. Grossière erreur. La musique de Holding Hour aime prendre son temps, étendre ses ambiances et découvertes lorsque personne ne les attend ou n’est susceptible de les deviner. Le rock est ici magnifié, mené de main de maître vers des instants aussi électriques que doux et réconfortants. Même les saturations de guitares possédées ne peuvent troubler l’état psychique de cette chanson aux multiples formes et émanations. Holding Hour projette puis caresse, brûle puis apaise. Ou comment passer de la tourmente à l’extase, en un clin d’œil.
[Single] VAAMP – New Way of Being
Deux versions, deux merveilles infiniment complémentaires. À la suite de la face instrumentale de « New Way of Being », VAAMP s’est offert la voix en parfaite osmose de Matthew Mirliani afin d’amplifier la motivation initiale d’une piste sonore d’ores et déjà emplie d’espoir. L’alliance fait des miracles : tout sentiment de solitude ambiant pesant sur nos épaules disparaît en un clin d’œil, cédant sa place à une autre pensée, une autre vision de notre propre existence et de tout ce qui nous entoure. Les mélodies électroniques de VAAMP, ses atmosphères réconfortantes et baignées de sensations fortes et précieuses, gagnent en intensité et en affection, faisant de « New Way of Being » l’exutoire de nos perditions et de nos manques d’envie ou de volonté.
[Single] Stepping On Lego – Particles
Au premier abord, l’auditeur pourrait s’imaginer face au clone d’un certain M83, tant l’introduction atmosphérique remémore les instants les plus éblouissants du projet français. Mais, rapidement, tout change : les visions orchestrales et cinématographiques de Stepping On Lego prennent le dessus et se font toujours plus puissantes. Magnifiquement orchestré et interprété, le single démontre une maîtrise millimétrée de l’art instrumental, là où il est souvent difficile de soit trop en faire, soit prendre le sujet avec une timide nonchalance. « Particles » se construit peu à peu mais s’apprécie immédiatement. Émotionnel avant d’être technique, ce petit monument de mélancolie et de plaisirs lacrymaux nous relève et sublime notre environnement, en trois minutes de totale plénitude.
[EP] Quai Bondy – Comic Strip
Dans le monde souvent surchargé de l’indie rock, cela faisait longtemps qu’un disque ne nous avait pas autant marqués. Comic Strip réussit là où beaucoup d’autres échouent, et pour cause. Maîtrisant à la perfection l’art de l’électricité et de l’énergie brute, Quai Bondy a méticuleusement révisé ses bases harmoniques et son Histoire de la Musique pour nous livrer un opus dont les ténèbres côtoient, dans leurs profondeurs les plus sombres, une lumière vocale habitée et obsédante. Comic Strip infuse ses connaissances, les malmène et les triture afin de ne ressembler à aucun de ses semblables. Le résultat est une œuvre acérée et vicieuse, mais dont les mille et un plaisirs ne cessent de nous hanter et de nous rappeler à eux, nos cœurs à vif et nos tympans en feu.
[Single] The Muse Frequency – Limitless
« Limitless » se vit tel une méditation. Porté par une voix murmurée mais dont l’importance demeure capitale, le single de The Muse Frequency agit directement sur nos neurones, nous apaise et nous rappelle que tout est possible, même face à l’adversité la plus envahissante. Il suffit de s’allonger, d’écouter, de penser chaque phrase, chaque mantra, chaque évidence. « Limitless » dépasse le cadre de l’ambient et crée ce qui peut aisément être considéré comme une musique psychiquement active. La force de l’amour, celui-là même dont nous nous sentons trop souvent incapables, éclate en nous et irradie dans chaque cellule de notre corps. Une bénédiction qui nous bouleverse, nous surprend et nous guérit.
[Clip] Sébastien Delage – Pas Encore Minuit
L’interaction essentielle entre images et musique de « Pas Encore Minuit » nous plonge dans l’ivresse habitant Sébastien Delage. Ce qui pourrait commencer par une jalousie dont la conclusion sera cependant belle et méritée s’imbibe d’alcool, d’imagination et de rêves éveillés. L’artiste explore toujours plus la désinhibition de ses fantasmes, mais la positionne ici dans une constellation de désirs et de faiblesses que bon nombre d’entre nous ne connaissent que trop bien. « Pas Encore Minuit » allie magnifiquement le réalisme pictural et le doute musical, transformant ce baptême de la solitude en un conte mélancolique et tendre de la passion et de la violence des sentiments. Au final, Sébastien Delage nous apprend à céder, à laisser aller nos pulsions et nos attractions, qu’elles se perdent dans les vapeurs éthyliques ou que, finalement, ces dernières ne soient qu’une excuse qu’il faut impérativement dépasser.
[Single] Hôtel Particulier – Solitude Sauvage
Tout semble perdu, inaccessible. Les premiers instants de « Solitude Sauvage » nous laissent hébétés, seuls. Les rythmes résonnent en nous comme d’ultimes appels à l’aide, alors que nous prenons conscience qu’il n’y a aucune échappatoire. Pourquoi « Sauvage » ? C’est ce qu’Hôtel Particulier va nous révéler peu à peu, à travers un texte poignant et magnifique. Qu’il s’agisse du regret, de la peine ou de la volonté de ne pas sombrer, le single s’étend vers un infini dont l’issue n’est cependant pas implacable. Les quelques fulgurances instrumentales agissent telles des électrochocs et ravivent nos cœurs froids et brisés. Au final, l’environnement dans lequel nous évoluons paraît menaçant, chaque individu que nous croisons devenant le prédateur de notre mélancolie. La sagesse de cette rébellion intérieure est l’essence de l’écriture d’Hôtel Particulier. Elle analyse, éprouve et ravive.