Impossible de ne pas distinguer, dans la musique de Joshua McClain, une tendance mesurée à la cinématographie et à l’illustration mentale de paysages que chacune et chacun d’entre nous peuvent enfin visiter et admirer, grâce à lui. Ne dérogeant pas à la règle, « Montaña » distille ses rythmes de violoncelle, les pose sur un canevas visuel dont les reliefs vont peu à peu se dévoiler. La grande différence réside dans la capacité du compositeur-interprète à ne jamais chercher d’inutiles envolées orchestrales. Tout se joue au creux de l’intime, grâce aux harmonies et mélodies d’un instrument trop souvent remisé au second plan. Joshua McClain emploie ses dons et désirs afin de donner naissance à une cartographie artistique de l’invisible, à la démonstration tangible de montagnes sublimes et de courants aériens nous emportant au fil de cieux jusqu’alors inatteignables. Une prouesse doublée d’une formidable narration sonore.