Trouver de nouvelles failles non encore explorées dans la musique instrumentale demeure un travail de longue haleine pour bon nombre de compositeurs. Et plus encore lorsque ces derniers sont installés dans un style leur ayant été attribué et qu’ils n’ont eu de cesse de fouiller toujours plus, avec sincérité et passion. Le violoniste et compositeur autrichien Yury Revich a parfaitement compris ces enjeux en lançant son projet personnel, Olario. Surtout connu pour ses capacités classiques, l’homme a ressenti ce besoin inédit de développer ses arts grâce à des atmosphères plus mélancoliques et des mélodies davantage répétitives, sans pour autant sacrifier les formes progressives et en constante évolution qu’il n’a cessé d’acquérir tout au long de sa carrière. Grâce à tant de capacités techniques et cérébrales, Olario devient rapidement un disque de la grâce et de l’intimité. Une œuvre au cœur de laquelle images mentales et harmonies de piano caressent les cordes de l’interprète, amplifiant toujours plus sa recherche de la beauté et d’un spleen à la fois magnifique et personnel.
De dialogues en envolées vaporeuses et brumeuses, Olario s’amuse à allumer les flammes de bougies lointaines pour mieux nous guider, puis à les éteindre dès lors que nous sommes prêts à emprunter, avec lui, de nouveaux chemins encore vierges de toute humanité. Chaque chapitre est soigné et se pare de rythmes inattendus, de virages merveilleux et mystérieux, de tonalités cristallines et rassurantes. Yury Revich avait besoin de cet EP ; voire, le priait depuis plusieurs années. Donnant vie à son propre langage et invitant l’auditeur à explorer, toujours plus loin, ce à quoi il l’introduit, notre maître des lieux ouvre les portes aux mondes fabuleux du néo-classique, de l’electronica et de l’ambient, avec un sens inné de la confection créatrice.
Olario d’Olario (Yury Revich), disponible depuis le 5 mars 2024 chez Groover Obsessions.