À la cool. Du haut de ses 69 ans, Robert Finley se dirige vers une scène que nous ne voyons pas encore mais qui, c’est certain, promet un grand moment de musique et de communion. La démarche est aisée, tranquille, sûre d’elle. On ne la fait pas à Robert Finley. L’homme sait où il va et ce dont il est capable. Ne lui reste plus qu’à nous prendre la main et nous emmener avec lui pour trois minutes de blues décontracté et confident.
N’importe qui pourra juger autrui sur son attitude, ses écarts de conduite, ses erreurs ou sa manière de gérer son existence soit en la cramant le long de bars poisseux, soit en assumant son statut de golden boy passablement ennuyeux. Une chose est sûre : Robert Finley s’en fout royalement. « What Goes Around (Comes Around) » connaît les causes et conséquences et se permet même dans les amplifier dans une instrumentation brûlante et une mise en scène hallucinée. La voix est en roue libre, grave lorsque le secret est révélé, aiguë dès qu’il s’agit de clamer haut et fort son indépendance. Le spectacle auquel nous sommes tous invités nous place aux côtés des interprètes et au cœur du propos. À l’opposé de l’adage « Fais gaffe à ce que tu veux, car tu pourras bien finir par l’avoir ! », Robert Finley se connaît et n’a que faire de ces superstitions. Sa sagesse nous donne une folle envie de tout laisser tomber et de nous joindre à sa danse sensuelle et diabolique. Un pacte que nous signons en pleine conscience. Nul doute que Black Bayou, dont la sortie est prévue le 27 octobre prochain, va faire trembler les acquis de beaucoup de faux prophètes et autres égocentriques. Qu’importe ; notre camp est d’ores et déjà choisi.
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