L’immersion se fait en douceur. Alors que nous saluons une dernière fois le visible, l’horizon que nous nous apprêtons à quitter, quelques sons nous parviennent, nous appellent. Puis vient la plongée, lentement, en adéquation avec l’élément marin. De cette dernière, nous ne savons pas si nous en remonterons ; ou, même, si l’envie de rejoindre la surface sera nécessaire. « Royaumes Engloutis » est un chant des sirènes. Un appel des profondeurs et de ses cités cachées, de l’Atlantide que seuls quelques humains ont le droit d’admirer. THILDA fait partie de celles qui en ont eu la chance et l’honneur d’y pénétrer. Et, de l’abysse, elle nous conte ses sensations et sa contemplation des mille et une merveilles qui l’entourent.
« Royaumes Engloutis » est un miroir de la réalité. Un univers que nous ne pouvons atteindre qu’à la nuit tombée. Un appel du large résonnant dans notre sang et nos cellules. Le piano, phare à jamais illuminé, se pare de délicates harmonies électroniques sur lesquelles le chant grave et presque murmuré de THILDA se pose respectueusement. Elle contemple l’autre côté. Se dénude afin de ressentir le contact d’une myriade d’images oniriques, de scintillements discrets mais qui, tout au long de ce songe éveillé, vont l’emmener vers l’ailleurs. Une fois le prisme franchi, dans une transition fabuleuse du portail céleste et océanique, l’environnement change. THILDA a atteint sa destination. A dépassé ses craintes et ses appréhensions. Ses derniers mots seront lointains, comme accaparés par ce nouveau monde qu’elle embrasse et où elle installe ses vers et ses pensées. « Royaumes Engloutis » demeure, en chacun de nous, la plus belle et tendre façon de nous échapper. De nous retrouver, ensemble, là où rien ni personne ne pourra venir nous nuire.